CRESSAC
Cette paroisse se trouve au sud sud-ouest d'Angoulême à 300 m d'un petit ruisseau qui va se jeter dans l'Arce un affluent du Né. Les terres de la vallée, de surfaces modestes mais fertiles sont à un niveau moyen de 70m avec, sur les coteaux, des hauteurs culminantes à 120/130m. Nous avons là un terrain favorable à l'élevage mais avec quelques bonnes terres cultivables dans la vallée. Le développement de la communauté va donc suivre un cycle traditionnel en privilégiant le pastoral en période difficile puis en développant quelques cultures dès que les moyens le permettent, d'où une poussée démographique et un enrichissement relatif: tels seront les caractères des XI° et XII°s. Aux premiers temps chrétiens, le sanctuaire est naturellement la grange consacrée dont les ruines doivent se trouver sous l'ensemble oriental, puis vient le début du XI°s. vers 1020/1030, et les paroissiens décident de construire une grande cella à l'ouest de la précédente. C'est un ouvrage léger avec murs porteurs et couverture sur charpente de 5m 80 de large sur une longueur approximative de 16m 50. L'ouvrage est toujours en place.
La seconde campagne commence vers 1070/1080. Il s'agit d'aménager la cella orientale. Le volume est préservé mais les murs sont repris en parements internes tandis que l'extérieur est planqué de deux arcatures. La subsistance des maçonneries anciennes est attestée par la sauvegarde d'une petite fenêtre dont le débouché se fait dans la pile où reposent les deux arcatures. En structure perpendiculaire, l'arc oriental est rustique et à simple rouleau. La surface prise en compte forme un carré qui va recevoir une voûte en berceau plein cintre. L'ensemble est jugé suffisamment stable pour porter un clocher à deux niveaux de caractère particulièrement rustiques. Le premier est garni d'arcatures aveugles correspondant aux structures de base et le second de fenêtres en plein cintre sans aucune mouluration. Ces travaux se terminent avant la fin du siècle. Le plan choisi témoigne que le clocher était sans doute prévu dès l'origine des travaux.
Il devait subsister à l'est une partie de la petite cella préservée en guise de sanctuaire et, vers le début du XII°s. Elle sera démolie pour laisser place à une abside en cul de four prolongé percée de trois fenêtres et garnie de structures internes. De l'arc occidental, il subsiste les maçonneries dans le volume externe mais, curieusement, le cul de four intègre l'arc de clôture; achèvement de cette abside vers 1115/1120.
La reprise de la façade occidentale semble se situer vers l'an 1100, soit en fin de campagne de la travée clocher. C'est un ouvrage archaïque mais d'une grande pureté de conception. Le premier niveau reçoit le portail encadré de deux arcatures aveugles et les piles intermédiaires se retrouvent au second niveau en guise de raidisseur. Là, également, doivent subsister quelques maçonneries de l'ouvrage primitif dont témoigne l'arc inférieur du portail.
Enfin, à une date indéterminée, au XVIP ou au XIX°s, les murs de la nef, sans doute affaiblis par les siècles, seront structurés de piles engagées en interne comme en externe afin de porter une voûte légère en plein cintre. Mais celle ci va obturer les petites fenêtres haut placées et datant du XI°s. ce qui va justifier l'ouverture de nouvelles à 2m 50 plus bas. Malgré ces aménagements, cette église demeure encore très proche de l'ouvrage roman primitif et nous l'avons placée en bonne position dans ce groupe de l'Angoumois
Vers l'an 1000, la paroisse de Cressac construit une grande cella (A) non voûtée avec petites fenêtres très hautes (B). A la fin du XI°s., la petite cella désaxée ( C) reçoit une puissante travée clocher (D) avec voûtes en berceau archaïque (E) et structures externes (F) qui interfèrent avec une fenêtre ancienne (G). L'ouvrage est surmonté d'un clocher rustique (H) Achèvement avant 1100. Au cours de cette campagne, la façade (J) est refaite en préservant un arc ancien (K). Enfin, début XII°s., une petite et belle abside en hémicycle (L) remplace l'extrémité de la petite cella. Vers le XVIIs., les structures légères sont plaquées sur la vieille nef pour lancer une voûte de briques et de plâtre qui masque les anciennes fenêtres (B). De nouvelles sont ouvertes (M).