REFLEXIONS SUR L'HISTOIRE

Au XVIII° les maîtres à penser de l'église entendent toujours tenir l'enseignement de l'histoire en de bonnes mains et l'analyse du temps passé doit rester liée à la chronologie biblique qui n'accorde que 4500 ans, environ, à l'histoire du monde. Certains, les encyclopédistes notamment, tentent bien de suggérer que cette chronique fort intéressante en soi ne traite que d'une région particulière, le Proche Orient, mais c'est en vain.

A la fin de l'ancien régime, un historien de formation ecclésiastique qui fait autorité, Anquetile, rédige une monumentale Histoire de France en quatre volumes et 2450 pages dont l'analyse est très significative. La Préhistoire se voit traitée en 7 pages d'un texte peu convaincant. A la page 2 nous trouvons un paragraphe qui résume bien l'esprit du temps. Il y est dit: "S'il y eut des habitants indigènes dans les Gaules, ce qu'on ne peut nier ni affirmer, il n'en reste aucun vestige. Les historiens tirent les Gaulois de la Germanie peuplée elle-même par les Celtes, enfants d'un petit fils de Noé nommé Gomer qui, de l'Orient, étendit sa postérité dans le Nord."

Après cette profession de foi, l'auteur qui ne fait aucun cas des découvertes que les amateurs d'antiquité commencent à rassembler, décrit une société très barbare et l'affaire est bien vite entendue. Ensuite, il traite les six siècles où la société septentrionale est en contact avec le monde méditerranéen. S'en suivent 20 pages, 3 par siècle, essentiellement consacrées au développement des maigres informations données par les textes greco-latins. Puis vient la Conquête des Gaules et l'auteur plonge avec délices dans les commentaires de César et les 8 années qui vont suivre sont gratifiées de 55 pages bien argumentées.

Pour les 6 premiers siècles de notre histoire, l'ouvrage comporte en moyenne de 10 à 15 pages. L'époque Carolingienne plus riche en textes d'origine ecclésiastique donne 30 pages par siècle. Enfin la courbe se développe de manière exponentielle, 40 pages, pour le XII°, 90 pour le XIII°, 170 pour le XIV° et finalement 450 pour le XVIII°, époque contemporaine de l'auteur. Ainsi le sujet est traité selon les chroniques et documents disponibles; c'est l'histoire selon les textes.

Dès le XIX° la démarche laïque entend se débarrasser de tout préjugé et, vers les années 1950, la Société Larousse propose une remarquable Histoire de France en deux volumes de 500 pages chacun. Dès le préambule, les auteurs affirment vouloir faire oeuvre moderne et exploiter au mieux toutes les informations proposées par la connaissance du temps, les découvertes archéologiques, entre autres. Malgré cela, la courbe page/siècle reste étonnamment proche de celle donnée par l'ouvrage d'Anquetile. Rien de surprenant à cela, la trame de base reste la même, ce sont les textes et chroniques.

LA RECHERCHE ARCHEOLOGIQUE

Cette démarche apparemment logique n'est pas sans risque. Si notre intérêt se porte sur la Nuit de la Saint-Barthélémy, un moment crucial des haines religieuses qui ont ponctué notre Histoire, les textes disponibles sont innombrables. Par contre, si nous essayons de découvrir la province du Périgord et sa métropole l'antique Vesone, de l'an 400 à l'an 500, c'est la plus grande indigence. D'un côté, un jour tragique de notre Histoire et des milliers de pages disponibles, de l'autre un siècle entier sur une province et pas la moindre information. Ainsi, pour les esprits mieux pourvus en connaissance qu'en réflexion, la tentation est grande de se dire "pas de texte pas d'histoire, pas d'histoire pas d'existence". La discipline historique alors pratiquée avait ses limites et les professionnels du sujet étaient bien mal placés pour les discerner. Les premières mises en cause apparaîtront vers le milieu du XIX°.

Au XIX°, la recherche des antiquités se pratiquait déjà de longue date. La mode était venue de Rome où, dès la Renaissance, Michel-Ange lui-même, comme tant d'autres, pratiquait la fouille dans les ruines du Forum, et les belles pièces ainsi découvertes allaient décorer les demeures de riches romains. Lorsqu'il ne trouvait pas la statue demandée, il la fabriquait de son ciseau sans l'avouer bien entendu, c'était de l'antique plus vrai que nature. La pratique de la fouille gagne la France dès le XVII°, mais c'est à la fin du XVIII° qu'elle prend son essor. L'objectif est toujours de trouver des objets antiques qui iront trôner dans les vitrines des riches amateurs, mais certains commencent à penser qu'il y a mieux à faire dans ces recherches. Sous la pioche des terrassiers apparaissent des vestiges de construction qui, méthodiquement étudiés, pourraient servir à une meilleure connaissance de l'antiquité gallo-romaine. L'idée est riche de promesses mais le poids de l'histoire selon les textes est toujours tel que la démarche ne peut prendre corps. Les premières fouilles organisées auront lieu vers le milieu du XIX° mais leur objet est d'infirmer ou de confirmer des hypothèses qui divisent les historiens. Dès ses premiers pas l'archéologie est sous influence.

En Grèce et en Turquie, c'est avec les textes homériques en main que Schliemann découvre Troyes et Mycène. En France, Napoléon III qui vient de constater que les historiens traitent en abondance de Gergovie et d'Alésia sans pouvoir les situer sur une carte, ouvre sa cassette pour des prospections en règle. Mais ce sont les historiens du temps qui vont guider les chercheurs et les options choisies sont discutables. Cependant, aux Tuileries, l'Empereur attend impatiemment des résultats et comme toute découverte est pour lui un réel plaisir, il serait inconvenant de le décevoir. C'est dans ce climat peu rigoureux que seront menées les fouilles concernant Alésia et Gergovie. Les découvertes faites sur les deux oppidum concernés sont du plus grand intérêt mais leur exploitation ultérieure sera souvent à la limite de l'honnêteté intellectuelle. La localisation d'Alésia à Alyse-Sainte-Reine en Bourgogne va même à l'encontre des informations des plus péremptoires données par César lui-même. Il est dit dans le livre VII qu'Alésia est un site des Mendubiens et ces gens sont naturellement les habitants des rives de la Dubi aujourd'hui le Doubs, mais personne alors ne semble en tenir compte.

Dès le XX°, l'archéologie commence à voler de ses propres ailes, et de nombreuses fouilles portent sur des sites révélés fortuitement et sans rapport avec les textes connus. D'autre part, leur exploitation se fait avec plus de rigueur mais une nouvelle dérive guette les chercheurs. Les fouilleurs, du plus illustre au plus modeste, veulent imposer leurs travaux et placent leur site en vedette; c'est le temps où l'on découvre un vieux Poitiers, un vieux Soissons et la géographie de la Gaule prend une curieuse physionomie.

Sur la seconde moitié du siècle l'intérêt pour le monde antique est devenu grand et un large public demande une imagerie satisfaisante. L'habitat de nos ancêtres est très souvent représenté mais les confirmations archéologiques nous manquent, la majorité des recherches portant alors sur la société gallo-romaine et privilégie les grands ensembles.

Après la Guerre Civile espagnole, les intellectuels de gauche sont chassés des Universités et des maîtres nationalistes les remplacent. Ce pays ravagé, divisé, se plonge alors à la recherche de ses racines et l'activité archéologique connaît une période particulièrement brillante. En 1940, en un temps où l'Europe a bien d'autres soucis, les chercheurs Ibériques dégagent bon nombre de castros en Galice et celui de Coana dans les Asturies se révèle du plus grand intérêt. Ce sont des habitats de hauteur, occupés dès le IV° avant notre ère par des cabriers ou bergers. Les constructions prennent des formes rondes, ovales ou rectangulaires, dont la partie basse est constituée d'un puissant muret de pierres sèches. La couverture est faite de végétaux ligaturés avec une charpente sommaire ou l'ossature est portée par des faisceaux.

Les castros deviennent vite l'emblème de la civilisation hispanique avant Rome. C'est beaucoup dire. Ce type de bâtisse ronde, ovale ou quadrangulaire se retrouve sur tout le pourtour du bassin méditerranéen et une décennie plus tard les archéologues de l'école américaine vont en découvrir à Chypre. Certains sont alors gratifiés de 7000 ans d'âge. Mais ces découvertes n'ont rien d'extraordinaire. Ces habitats de bergers ou de cabriers nous les retrouvons aujourd'hui encore et parfois même en usage. Ils demeurent nombreux en Extramadoure, dans le Nord de la Messeta où une bonne centaine borde toujours la route menant d'Olite à Artajona. Les bories de Provence et les constructions du Périgord procèdent du même principe. D'autre part, les préhistoriens dégagent parfois le modèle original. Il est fait d'une ceinture de pierres maintenant des branchages noués au sommet avec couverture de végétaux et de feuilles mortes. C'est la cabane de nos jeux champêtre. Ce genre de construction se retrouvait également il y a moins de 30 ans dans les Balkans. Elle servait aux bergers itinérants venus de Bulgarie et l'on pouvait en voir à moins de 50km d'Athènes.

Mieux encore, vers les années 60, des subsides venus d'Outre Atlantique permettent de réactiver les fouilles de la maison ovale de Chamaizi en Crète et les résultats des travaux sont abondamment diffusés. Mais en traversant l'Atlantique, les savants venus du Nouveau Monde pouvaient survoler en Galice des constructions exactement semblables et toujours habitées. On en trouvait bon nombre à Cabrera et la petite niche latérale qui fut décrite comme un autel en Crète, était en Galice la niche des chiens.

L'archéologie préhistorique serait-elle une farce intellectuelle? Non pas. C'est une discipline pleine de promesses mais il faut la pratiquer sans passion et sans intérêt propre, ne pas en faire une religion et moins encore une activité professionnelle qui rapporte deniers et notoriété à ses pratiquants. En France, la loi Carcopino qui donne à l'État la totalité des prérogatives archéologiques n'arrange pas les choses. Les officiels chassent de leur site les découvreurs privés pour y installer les universitaires et de très nombreuses découvertes fortuites sont détruites pour éviter l'emprise de l'administration qui pénètre les propriétés privées et bloque les chantiers de construction.

LA VOIE RAISONNABLE

La connaissance consiste à piocher sans esprit critique dans le travail de nos prédécesseurs, quant à la vérité, ses règles sont simples, il suffit d'y croire. Tout cela ne valorise guère l'esprit. Seule la curiosité peut faire progresser la connaissance et la bonne démarche consiste à poser de pertinentes questions, mais pour cela il faut nécessairement s'engager hors de la pyramide du savoir consigné. Pour être fidèle à cette profession de foi, pratiquons comme un bon artisan. Préparons sur notre table de travail les outils qui nous seront nécessaires. Y figure naturellement l'histoire selon les textes mais n'oublions pas que les chroniques nous enseignent sur les faits marquants ou violents qui ont secoué les sociétés et cette trame évènementielle n'est que l'écume de la vague. C'est dans la vie de tous les jours que les sociétés forgent les moyens de leur réussite ou bien accumulent les menues fautes qui feront leur faiblesse et leur revers. Si l'action du prince ou du politique fait l'évènement du jour, la situation considérée est le fruit de la rigueur et des errements accumulés dans les années passées.

Ensuite, il y a les informations fournies par l'archéologie. Elles sont également indispensables mais il faut se méfier des archéologues toujours tentés de placer leur découverte en évidence et leur chantier au centre du monde antique. C'est un mal qui sévit de manière endémique chez les professionnels mais également chez bon nombre d'amateurs. A ce sujet, notons que tout site offrant une bonne viabilité à l'époque gauloise a conservé ses atouts au Bas-Empire, au Moyen-Age et aujourd'hui encore. Nous pouvons donc partir du postulat suivant: 90% des sites antiques doivent se trouver sous des agglomérations contemporaines et les archéologues qui ne peuvent fouiller en toute quiétude que les lieux dépeuplés risquent d'être condamnés aux découvertes marginales. Les fouilles réalisées en milieu urbain commencent à peine et ne concernent que des agglomérations dont l'existence antique est attestée.


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De 1800 à 1950, les historiens affirment avoir élargi leur palette d'analyse mais la courbe page-siècle reste étonnamment constante. Rien de surprenant à cela, le traitement et la trame de base demeurent les mêmes: ce sont les textes et les chroniques. Pourtant, un peuple peut exister sans laisser de traces écrites mais nous sommes prisonniers du vocabulaire (l'Histoire) et d'une coutume intellectuelle.


Les réserves ainsi émises à l'égard de l'histoire selon les textes et de l'archéologie de terrain impliquent la mise en oeuvre d'un troisième outil d'analyse: la socio-économie historique, et les voies d'approche sont multiples et variées. Sur tout territoire et selon la géographie des plaines et des reliefs, la population supportable avant saturation peut être estimée sur une échelle simple. Elle va du mode primitif où l'homme vit de la cueillette et de la chasse, ce qui peut représenter 0,05 habitant à l'hectare à la polyculture avec exploitation céréalière des plateaux où le niveau de l'échelle est de 1. D'autre part, l'implantation rurale et le mode d'exploitation des terres conditionnent naturellement l'importance et l'organisation des agglomérations, le village, le bourg ou la cité doivent s'articuler pour répondre au mieux aux besoins de la clientèle rurale. Enfin, lorsque les maîtres de la cité traitent de leur province, les attendus consignés par les scribes à leur service sont très présomptueux. C'est le monde rural qui a engendré le centre d'échange dont il avait besoin pour fixer un artisanat et se lier au grand négoce. Mais une fois installée en puissance la métropole peut oublier ses origines, négliger ses charges et vivre un temps en toute inconscience. Les formidables concentrations urbaines d'aujourd'hui et les campagnes dépeuplées livrées au machinisme constituent sans doute le plus grand danger du monde moderne.

L'EUROPE, SA PHYSIONOMIE

Aujourd'hui l'Europe est décomposée en unités politiques et les responsables qui entendent gérer la destinée des peuples fixent des frontières dites naturelles mais ce ne sont que des obstacles faciles à garder, faciles à défendre. Au nom du concept des nationalités qui va régner en maître dès la seconde moitié du XIX°, il a fallu prouver aux Alsaciens que leurs cousins installés sur l'autre rive du Rhin étaient leur ennemi héréditaire et les Corses ainsi que les Basques leur frère de race. Les inquiétants craquements qui se manifestent aujourd'hui dans les Balkans montrent également que le découpage territorial, issu du Traité de Versailles, n'était qu'un affront aux réalités historiques. En faisant la part belle à la petite Serbie et au modeste royaume de Roumanie ce partage a exacerbé des différences qui sont devenues des fractures profondes. Tout aussi prétentieuses furent les quarante années de règne communiste qui prétendaient faire des hommes nouveaux mais n'ont rien changé à l'état d'esprit des sociétés en place.

Les grands états occidentaux ne sont pas à l'abri du phénomène. Les nations se sont apparemment soudées afin de profiter des avantages du développement industriel, du chemin de fer et du centralisme qui allaient de pair, mais les premiers symptômes d'essoufflement qui se manifestent dans la machine économique réveillent les vieux clivages. Les gouvernements tentent de calmer le jeu avec une relative reconnaissance de caractères provinciaux doublés d'une décentralisation administrative mais réveiller ces caractères c'est également permettre l'émergence et le développement de vieilles structures locales ambitieuses et sans vergogne. Alors, si vérité il y a, où la trouver?

Avant que toute démarche politique et idéologique ait définitivement failli, il est bon de revenir à la base et de jeter un regard sur la carte physique de l'Europe occidentale. Que voyons-nous? Dans l'ensemble trois territoires et trois agricultures distinctes mais également trois choix de société et trois destinées historiques.

Au Nord, mise à part l'unité Balte, nous observons une longue et étroite bande où les plateaux calcaires dominent. C'est le pays des cultures céréalières et des chevaux de trait. Historiquement c'est le domaine des Francs, un peuple naturellement porté à l'organisation et à la sauvegarde du patrimoine. Il est tenté par les conquêtes dès que les cadets sans avoir deviennent trop nombreux. Les Francs n'ont jamais représenté plus de 20 à 25% de la population de l'hexagone et pourtant ce pays s'appelle la France.

Plus au Sud, le Centre-Europe est caractérisé par un puissant relief qui va des montagnes de Galice à la chaîne des Tatra. C'est le domaine des exploitations pastorales avec une population dite Celtique. Ici, la société semble fondamentalement individualiste et manque d'organisation. Le dépeçage du patrimoine est de règle et le manque de civisme expose ces gens plus que tout autre à l'emprise de la féodalité.


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Les politiques qui entendent fixer les frontières dites naturelles ont découpé l'Europe selon des obstacles faciles à défendre: fleuves, montagnes, mais la réalité semble toute autre. Depuis 25 siècles le vieux continent vit et réagit selon des lignes qui le partagent en bandes horizontales. (A) unité balte (B) zone franque (C) chaînon centre Europe (D) terres méditerranéennes (E) îlots de repli des pré-celtiques (F) les bretons (G) la cuvette balkanique débouché ou gardienne des portes de fer (H) les slaves.


Enfin le Sud de l'Europe, tourné vers la Méditerranée est beaucoup plus aride, les vallées et les rares plaines d'alluvions sont cernées de puissants reliefs au climat sec. S'agit-il d'un caractère naturel ou de la conséquence du mode d'exploitation qui privilégie les troupeaux de moutons et surtout de chèvres, grands dévoreurs de couverts et de futaies? Les avis diffèrent. Quoiqu'il en soit, ce sont ces bêtes qui représentaient plus de 90% du cheptel tandis que les cultures de surface modeste et parfois établies en terrasse sont en majorité travaillées à la main. Le seul animal de bât ou de trait est l'âne.

Les familles rassemblées dans une petite agglomération souvent établie sur une hauteur dominant une source, sont très liées. La société se structure en familles de sang puis en familles de cœur et enfin en familles d'intérêts. La règle patriarcale s'impose. Ce que les grands systèmes centralisés et modernes appellent la mafia traditionnelle est directement dérivée de ces organisations ancestrales destinées à maintenir le pouvoir local et à défendre un concept politique profondément ancré dans les traditions. A ce troisième groupe Européen, aucun terme générique ne convient vraiment.

L'Europe occidentale est ainsi faite. Ces grands caractères sur lesquels nous reviendrons souvent expliquent parfaitement les 25 derniers siècles de notre histoire. Cependant, par deux fois, lors de la Pax Romana et aujourd'hui encore, ces peuples se sont développés sous une règle commune et ont oeuvré pour un même objectif, mais la première période n'a duré que trois siècles au mieux et les phénomènes qui vont ponctuer la décadence seront particulièrement tragiques. Aujourd'hui nous pensons que la civilisation industrielle, la société de consommation et le savoir nous permettent d'instaurer un ordre durable mais en cette fin de siècle, les vieux démons se réveillent déjà. D'autre part, l'Europe occidentale constitue aujourd'hui un grand jardin fertile cerné de misères. Le siècle à venir sera juge.

CONCLUSION

Après ce long préambule, qui tente de préciser quelle sera notre démarche, nous allons aborder l'étude du peuple Gaulois sur les six siècles précédant la Conquête et cela dans le plus grand souci d'honnêteté intellectuelle. Nous nous garderons du cadre oppressant engendré par l'histoire selon les nationalités et nous traiterons de toute discipline en évitant la démarche spécialisée. Les maîtres de la Renaissance pratiquaient ainsi et c'est eux qui nous ont mis sur la voie du progrès.