Le siècle des Plantagenets


PLASSAC

Nous trouvons en Saintonge plusieurs villages dénommés Plassac, celui dont il est question se trouve sur la route qui, de Saintes et par Pons, se dirige vers l'estuaire de la Gironde en respectant pratiquement une orientation nord-sud. Son origine antique peut être contestée mais ce fut un cheminement traditionnel fort usité dès la fin du Carolingien et les témoignages romans y sont nombreux. Nous trouvons à peu de distance une autre église romane de cette époque, Saint Sigismond de Clermont.

Bien que l'ouvrage ait connu des restaurations énergiques au XLX° puis au début du XX°s., lors de son classement intervenu en 1916, les caractères XII° demeurent évidents. Cependant, les murs latéraux du croisillon nord sont peut être du XI°s. Au début du XIP, un accident détruit la partie orientale d'une grande cella XP et les travaux de reconstruction commencent rapidement, vers 1100/1115, tout en préservant les parties occidentales subsistantes. Les travaux porteront sur une nouvelle cella reconstruite sur les bases de l'ancienne et sur deux travées longues d'une nouvelle nef mais, avant l'achèvement de ce programme, les paroissiens envisagent un ensemble de prestige : une nouvelle abside en hémicycle prolongée d'une partie droite destinée à porter un clocher.

Ce nouveau sanctuaire est éclairé par cinq belles fenêtres moulurées tandis que de simples colonnes engagées assurent la structuration externe. La travée clocher contiguë prévoit une voûte en coupole et le carré de base est régulier. Commencées vers 1125, les parties basses de cet ouvrage sont achevées vers 1140 et l'abside reçoit un cul de four clôturé par un doubleau en plein cintre. Sur la travée droite en achèvement, la coupole sur trompes est abandonnée au profit d'une réalisation sur pendentifs et les formerets ainsi que le doubleau occidental sont maintenant en arc brisé. Achèvement de l'ensemble oriental vers 1150, sauf pour le beau clocher où les travaux ont pris du retard.

Parallèlement, vers 1135, une travée supplémentaire mais avec une seule fenêtre est entreprise à l'ouest. Cette campagne doit s'achever vers 1150 par la reconstruction de la façade dont la réalisation est contemporaine du clocher. Vers le milieu du XII°s. , le petit croisillon nord dont l'origine est peut être du X°s. sera entièrement restructuré et recevra une fenêtre gothique au XIII°s. Enfin, vers 1160/1180, la nef reçoit une voûte légère de facture clunisienne et de profil brisé, ce qui implique une reprise des élévations dont la corniche va dépasser le niveau de la façade. Cette voûte sera détruite après un sinistre survenu à la fin du Moyen Age et la forme en plein cintre actuelle est une restauration des XVII°s ou XVIII°s.


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(A) Croisillon nord fin XI°s.
(B) Nouvelle cella 1115/1130
(C) Deux fenêtres par travées longues
(D) Structure interne et externe
(E) Ensemble occidental fondements 1125
(F) Abside régulièrement rayonnante
(G) Travée clocher, fondements vers 1130
(H) Cul de four classique, 1140
(J) Coupole sur pendentifs vers 1145
(K) Pendentifs réguliers
(L) Beau clocher carré, 1150
(M) Reprise des parties occidentales 1135
(N) Travée réduite (ancienne façade)
(P) Nouvelle façade vers 1145
(Q) Voûtes de profil brisé 1170
(R) Voûte légère XVII°s.