Le siècle des Plantagenets
SAINT-EUTROPE
Saintes. St. Eutrope. Le grand clocher.
Saintes. St. Eutrope. Le clocher vu de l’ouest.
Vers 1080, la paroisse Saint Eutrope entreprend la construction d'un nouveau chevet au delà d'une nef (A) et d'un transept (B). L'ouvrage comporte une chapelle axiale (C) et deux chapelles rayonnantes (D) en hémicycle et trapèze. La disposition rayonnante est négligée d'où les travées gauchies (E) et les doubleaux sans appui (F) mais le constructeur innove en découpant le cul de four (G) en travées rayonnantes sur nervures et voutins, soit l'esprit du gothique. Suit une partie droite à quatre travées (H,J,K,L) avec supports alternés (M,N) et bas côtés (P) également structurés de gros boudins (Q). Le vaisseau central reçoit des voûtes en anse de panier avec des nervures de même profil. Ce travail est livré au culte avant 1096. Les travaux se poursuivent avec l'installation d'une croisée (R) distincte du transept (S). Suit la reprise des chapelles orientées (T) et la reconstruction de la nef (U). Remblai de la crypte (V) Œuvre gothique (W).
Saintes. St. Eutrope. Le chevet et la chapelle rayonnante.
Saintes. St. Eutrope. L‘église haute. Élévation sud.Détail.
Saintes. La crypte de St. Eutrope, avec cul de four ouvert sur le déambulatoire.
Saintes. St. Eutrope. La crypte. Le bas côté et l’amorce du déambulatoire.
Saintes. St. Eutrope. Chevet et tour sud.
Au niveau supérieur, nous retrouvons sur les bases établies une grande chapelle axiale (A) et deux chapelles rayonnantes (B,C) avec travées droites (D) ainsi que les travées rayonnantes avec les irrégularités du niveau inférieur. Par contre, sur les quatre travées droites (F,G,H,J) les piles sont graciles avec un noyau rectangulaire (K) flanqué de trois colonnes (L). Les murs extérieurs conservent la puissance qu'ils avaient au premier niveau (M). Enfin nous retrouvons les aménagements de la croisée (N,P,Q,R) et la chapelle orientée (S). Ces parties hautes correspondent au premier tiers du XII°s. Le second tiers verra l'édification de la nef (T) avec longues travées (U) et trois vaisseaux sous un même comble (réf.. Cadouin).
Saintes. St. Eutrope. Église haute. Élévation sud. Ensemble.
Après avoir jeté les bases de la crypte, le maître d'œuvre de Saint Eutrope se voit imposer des contraintes de raccordement avec l'ouvrage ancien. La hauteur lui manque, ce sera la raison du profil de voûte en anse de panier (A). 11 gagne ainsi 40 à 50cm (B), c'est peu, mais suffisant pour exprimer sa bonne volonté. Sur ces puissantes piles cantonnées (C) il installe des voûtes d'arêtes sur les bas côtés (D,E) et une composition semblable sur le vaisseau central (F). Les nervures en boudin (G) qui semblent en sous œuvre ont cependant des assises prévues (H,J). Ouvrage consacré en 1096 mais les travaux du niveau supérieur étaient déjà programmés, le plan doit respecter les bases, restait à fixer l'élévation. Le premier programme concevait des bas côtés avec voûtes d'arêtes et un berceau central couvert sur charpente puisque la colonne interne (M) est absente. Mais, à mi chantier, vers 1010/1015, un maître d'œuvre propose de voûter l'ensemble avec un i berceau (N) structuré de doubleaux (P) sur corbeaux (Q) et petites colonnettes ( R) cette voûte étant épaulée par des demi berceaux (S). La puissance du mur extérieur (T) assurait une excellente tenue.
Saintes. St. Eutrope. L’église haute. Le bas côté avec voûtes en demi berceau.
Saintes. St. Eutrope. L’église haute avec archivoltes et voûtes en plein cintre.