Le siècle des Plantagenets

CAHORS


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A l'époque romaine, la ville de Cahors, installée à cheval sur une voie est/ouest qui longe la vallée du Lot est urbanisée sur la totalité du méandre, soit 160 ha environ. C'est beaucoup pour l'assiette économique dont elle dispose. Le maillage augustéen (A) très vaste s'est maintenu tout au long des siècles. Dès le Bas-Empire, l'agglomération forme un réduit (B, C, D, E) couvrant une surface de 12 ha environ. Dans les siècles qui vont suivre, la ville se développe vers le sud et occupe l'espace (B, C, F, G) ainsi que vers le nord (D, E, H, J). Au XIV, une muraille homogène ferme l'ensemble de ces trois zones, selon une ligne (K, L) mais la voie menant vers l'ouest (N) reçoit un faubourg ouvert et l'administration de ville entreprend de fermer à nouveau l'ensemble du méandre avec une muraille (P, Q). Deux ponts fortifiés sont alors construits: le pont Valentré (R) vers l'ouest et un autre identique vers le sud (S), aujourd'hui disparu. Le pont est, (T) sans doute d'origine antique, sera refait à l'époque moderne.


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La cathédrale de Cahors est l'oeuvre de trois campagnes distinctes. Un chevel à trois chapelles rayonnantes (A) transformé en abside à l'aide d'une voûte gothique au XIII°, deux travées coupoles (B) et (C) d'un diamètre nominal de 52 pieds; ce sont les plus grandes du genre. Enfin troisième et dernier programme le narthex édifié au XIII°. Son installation justifiera le déplacement du grand portail ouest qui prend place au nord de la deuxième travée. Pour ce vaste ensemble nous avons deux dates. Le 27 juillet 1119, consécration du nouveau chevet à trois chapelles rayonnantes qui doit alors comporter sanctuaire voûté et déambulatoire. C'est une oeuvre parfaitement dessinée où les travées rayonnantes sont apparemment alternées et pour un semblable traitement, la date de consécration est précoce mais plausible. Ce chevet serait précurseur en bien des options. Les travaux porteraient sur la période 1110/1119.

Nous avons ensuite une dale de mise en place pour le porche occidental: 1135 et les auteurs les plus audacieux y voient l'achèvement des deux travées à coupoles, ce qui laisse moins de 15 années pour une oeuvre considérable. Selon cette chronologie haute, les coupoles de Cahors seraient les plus grandes et les plus précoces, mais le portail occidental peut fort bien avoir été implanté sur le pignon de la nef précédente. Les deux coupoles occupant ensuite le volume ainsi défini. Ceci expliquerait le diamètre hors échelle de 52 pieds. Dans cette hypothèse, l'édification des deux coupoles se ferait de 1125 à 1150, environ. C'est la chronologie basse. Dans la conception de ses travées, le maître d'oeuvre de Cahors reprend le parti d'inspiration orientale qui a fait ses preuves sur les trois premières travées de Saint-Etienne de Périgueux. Les arcs sont sans mouluration et de bonne épaisseur relative, quant à la culée, elle représente 45% de la portée. C'est le rapport maximum dans cette composition (sans contreforts externes). La stabilité est donc très satisfaisante.