SAINT SAVIN SUR GARTEMPE
Cette illustre abbatiale prit forme au Carolingien. La tour occidentale (A) ainsi que les cryptes sont datées de cette époque. Les travaux reprennent avec Eudes II vers 1030. Il réalise le chevet à chapelles rayonnantes (B) le transept (C) ainsi que les chapelles orientées (D). Achèvement vers 1050. De 1060 à 1070, son successeur réalise la tour de croisée (E) en réduisant la portée (F). De 1070 à 1090 la nouvelle nef (G) longue de six travées est réalisée dans le volume de la précédente. A la fin du siècle, reprise de l'hémicycle (H) qui devient excentré par rapport aux chapelles (J). L'ouvrage est alors doté d'un cul de four aveugle, la couronne de fenêtres hautes date du milieu du XII°s. De 1125 à 1140, les trois dernières travées occidentales sont édifiées en lieu et place du narthex carolingien. La tour occidentale, reprise est dotée d'une tourelle d'escalier (K).
La datation de la nef de Saint Savin est incertaine. Nous avons opté pour une hypothèse haute, 1070/1090. L'élévation comporte de hautes piles maçonnées (A) souvenir du temps où les archivoltes portaient un mur soutenant le comble Les bas côtés seront coiffés de voûtes d'arêtes en blocage (B) sans structuration, et l'ensemble a donc été coffré et coulé d'un seul tenant, pareillement pour le grand berceau (C). C'est un travail considérable mais si le séchage est bien contrôlé, ce sont des ensembles qui travaillent comme des monolithes reconstitués et se révèlent très fiables. Le grand berceau (D) est basé au dessus des voûtes latérales. Nous trouvons le même équilibre architectonique à la nef de Saint Pierre de Chauvigny, une œuvre du XIl°s. que nous pouvons dater de la période 1130/1155. Le constructeur adopte des piles quadrilobées mais demeure fidèle aux arcs en plein cintre (F,G). Par contre, il utilise des arcs brisés sur les bas côtés. Toutes ces voûtes sont structurées (H,J,K).